Amito Yaovi Anato Agbozouhoue, ministre togolais des mines, de l’énergie et des ressources hydrauliques/Droits réservés
Le samedi 26 août 2023, l’ancien ministre togolais des mines, de l’énergie et des ressources hydrauliques, Amito Yaovi Anato Alexandre Agbozouhoue, est décédé dans sa 76ème année, alors qu’il était sous soins médicaux. Ingénieur des mines diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Techniques Industrielles et des Mines d’Alès, France, en 1972, Alexandre Agbozouhoue, Chevalier de l’Ordre du Mono (Togo, 1991) a servi pendant de longues années la nation togolaise comme consultant spécialisé en ressources minières, énergétiques et hydrauliques, mais aussi comme démocrate et défenseur des droits de l’homme et des libertés individuelles.
Originaire de Tchékpo-Dédékpoè dans la préfecture de Yoto au Togo, Amito Yaovi Anato Alexandre Agbozouhoue est né le 31 décembre 1947 à Tabligbo. Spécialiste des mines et homme politique, cet ancien ministre était marié à l’état civil et à l’Eglise catholique avec Antoinette Dokpodjo, tous deux père et mère de trois enfants.
Au terme de ses études primaires et secondaires, le jeune Anato obtient son baccalauréat série mathématiques élémentaires en 1967 au Lycée de Tokoin, à Lomé, puis est admis à l’Ecole des Mines d’Alès suite à un concours d’entrée dans cette école. C’est là qu’il engrange ses premières connaissances en matière de ressources minières et de leur exploitation, ainsi qu’en protection humaine, matérielle et environnementale.
Spécialiste en mines et énergies
Après ses études et ses stages professionnels, il sort diplômé en ingénierie minière de l’Ecole Nationale Supérieure des Techniques Industrielles et des Mines d’Alès (France), au sein de la promotion de 1972. Alexandre Agbozouhoue est auteur d’une thèse de fin d’étudessur la contribution à l’étude des minéralisations de la région de Chamborigaud dans le Gard (France), avec un voyage de fin d’études de deux semaines dans les pays Scandinaves, à savoir le Danemark, la Norvège et la Suède où, particulièrement, il effectue une visite des mines de fer de Kiruna et des Usines Atlas Copco.
De retour au pays, il a servi l’Etat togolais au sein de la fonction publique de 1972 jusqu’à sa retraite en octobre 2002, après avoir occupé des postes de responsabilité au sein des nombreux services où il a travaillé. Directeur du contrôle et du développement miniers du Togo (1985), il a été chef du service carrière de Ciments de l’Afrique de l’Ouest (CIMAO, Usine de Tabligbo) de 1978 à 1985, et chef du service du génie minier de 1975 à 1976, entre autres.
Ministre des mines, de l’énergie et des ressources hydrauliques
Ces compétences et son expertise lui ont valu d’être nommé ministre des mines, de l’énergie et des ressources hydrauliques où il a servi de mai 1994 à novembre 1995, avec des responsabilités comme président des conseils de surveillance de l’Office togolais des phosphates (OTP), de la Compagnie d’énergie électrique du Togo (CEET), de la Régie nationale des eaux du Togo (RNET), aujourd’hui Togolaise des Eaux (TdE), et président de la Haute autorité de la Compagnie électrique du Bénin (CEB, 1994-1995).
L’illustre disparu a obtenu aussi un Certificat d’aptitude au minage à Strasbourg en 1997 et a effectué également plusieurs stages et missions professionnelles au Togo, en France, en Allemagne, en Israël, etc. Même après son départ à la retraite, ce spécialiste en mines a été sollicité à plusieurs reprises comme conseiller technique du ministère des mines et de l’énergie et pour des missions de consultations en matière des mines et de l’énergie par le compte de l’Etat togolais, du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), pour ne citer que ces missions.
Le ministre Anato Agbozouhoue a effectué et participé à de nombreux travaux de recherches et de publications comme initiateur et/ou superviseur à l’instar du Guide pour l’investissement minier au Togo (1995) dont les auteurs sont Seth Godonou, Prosper Aregba, Issaka Ouassane, Paloukinmondome Assih-Edeou, Didier Agbemadon, Médard Johnson ; du Guide pour l’exploitation des marbres et pierres ornementales (1995), du Code minier de la République Togolaise, promulgué en 1996, etc. C’est en effet, en tant que membre du gouvernement de la quatrième République du Togo comme ministre des mines qu’il a présenté le projet de Code minier lors de plusieurs conseils des ministres en vue de la rédaction finale et de son adoption par l’Assemblée Nationale en 1996.
Un homme dévoué aux causes communautaires
Alexandre Anato était un membre respecté et une personne ressource au sein de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), un parti politique togolais à qui il a beaucoup donné tout en défendant les causes nationales de la démocratie et de l’Etat de droit au Togo, des droits de l’homme et des peuples.
Son amour et sa dévotion pour la communauté lui ont permis de rendre d’innombrables services communautaires et individuels. C’est à ce titre qu’il a, par exemple présidé le Comité Villageois de Développement (CVD) de Tchèkpo-Dédékpoè de 1993 à 2002, participé à des réalisations en faveur du développement de cette localité, dans la préfecture de Yoto et ailleurs au Togo.
Avant son inhumation à une date qui sera communiquée par sa famille très prochainement, un dernier hommage sera rendu à cet illustre disparu, Chevalier de l’Ordre du Mono (1991) ; un homme affable, généreux et très discret malgré ses nombreuses compétences et responsabilités.
Charles Ayetan